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Vers une société de surveillance ?

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Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 449, juil.-août 2022

Comme indiqué dans l’article de Clément Schouler et Laurent Mucchielli consacré aux libertés publiques dans le contexte d’état d’urgence récurrent en France depuis 2015, publié dans ce numéro, la revue Futuribles lance une série autour de la problématique des libertés versus demande de protection, de surveillance de la population. Dans ce forum, Yoann Nabat constate le renforcement croissant, ces dernières années, des dispositifs sécuritaires en France et s’interroge sur la dynamique à l’œuvre : ces dispositifs répondent-ils à une demande des citoyens ou, inversement, les aspirations sécuritaires des Français sont-elles le fruit d’un discours sécuritaire plus marqué ?

Face à l’extension des pouvoirs conférés aux forces de l’ordre et à la collecte de multiples données en tous genres, court-on le risque de dériver vers une société de surveillance généralisée ? Cette question se trouve, selon Yoann Nabat, « au carrefour de trois influences politiques […] : les impératifs sécuritaires, l’environnement néolibéral et le courant techno-enthousiaste », qu’il s’attache à décrypter. Il alerte sur les conséquences potentielles, pour les libertés individuelles et collectives, d’une généralisation de la surveillance par la donnée, en particulier concernant le modèle pénal (remise en cause des principes du droit pénal), le contrôle des individus (frontière entre connaissance et contrôle, invisibilité de la surveillance numérique…) et la démocratie (dégradation progressive du respect de la vie privée, société de vigilance…). La demande sécuritaire peut-elle avoir raison, à terme, des principes libéraux (au sens politique du terme) qui constituent le socle du contrat social depuis les Lumières ?

#Droit. Législation #Liberté #Pouvoir judiciaire #Technologie de l’information #Vie privée
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