Depuis une dizaine d’années, la Commission européenne a fait faire de nombreuses études par sondage, afin de mieux connaître les opinions et attitudes des populations des neuf pays membres, auxquels s’ajoute désormais la Grèce, en attendant l’adhésion, d’ici quelques années, de l’Espagne et du Portugal.
Ces recherches, dont les plus connues sont celles qui sont publiées tous les six mois, depuis 1974, sous le nom d’ » euro-baromètre « , touchent en fait à des domaines extrêmement variés : en premier lieu, bien sûr, l’information et les orientations du public en ce qui concerne l’activité des institutions de la Communauté et le mouvement d’unification de l’Europe, mais aussi les » problèmes de société » dont, à un moment donné, l’étude présente un intérêt pour le travail des services de la Commission. Au total, plus de cent cinquante mille interviews ont été recueillies depuis 1970, portant sur plus de deux mille variables, dont certaines sont insérées dans chaque sondage tandis que d’autres reviennent avec une périodicité plus longue. Un ensemble de données d’une richesse exceptionnelle est ainsi placé à la disposition des chercheurs en sciences sociales, librement accessible auprès de l’Université du Michigan, pour l’Amérique du Nord. Ces données sont de plus en plus largement utilisées ; elles servent de base de référence pour de nombreuses comparaisons dans le temps et dans l’espace.
Sans entrer ici dans le détail des diverses recherches en cours, ni prétendre en dresser prématurément une synthèse, nous présentons quelques résultats obtenus dans deux domaines : l’étude du sentiment de satisfaction/insatisfaction à l’égard de la vie que l’on mène, d’une part, et à l’égard du fonctionnement de la démocratie dans son propre pays, d’autre part.
Les motifs de cette recherche son nombreux : on peut formuler l’hypothèse que les attitudes et comportements politiques ne sont pas sans relation avec le sentiment de satisfaction ou d’insatisfaction ; mais, d’autre part, on sait maintenant que les relations sont plus faibles et complexes qu’on ne le croyait jusqu’à présent entre les conditions objectives qu’observe l’historien, le sociologue, l’économiste ou le statisticien et la satisfaction (ou l’insatisfaction) subjective ressentie et exprimée par l’individu.
En fait, on parle de plus en plus de » qualité de la vie « , mais on en sait encore peu, sur les variables qui interfèrent dans la formation et la transformation des perceptions, attitudes et comportements correspondants.