Cet article résume les principaux enseignements se dégageant d’une étude « prospective à long terme sur les équilibres alimentaires mondiaux » réalisée par les auteurs pour le compte du Commissariat Général du Plan français. Il montre pour l’essentiel que la quasi-stagnation de la consommation alimentaire par tête dans les pays en développement risque fort de se poursuivre et la situation de se dégrader localement.
Cette sombre prévision repose sur le fait que la croissance démographique et l’urbanisation se poursuivront à un rythme plus soutenu que ce qui était escompté, alors que la production alimentaire des pays en développement, et particulièrement des pays les plus peuplés, risque fort de ne pas croître en fonction des besoins. L’autosuffisance alimentaire des pays en développement est donc fort improbable, la satisfaction des besoins de leur population ne pouvant en conséquence être assurée que par un recours croissant aux importations de céréales, en provenance des pays industrialisés, pour lesquelles les capacités de financement seront fort inégales d’une région à l’autre. Rapportant les résultats des diverses projections élaborées, les auteurs révèlent que le déficit céréalier net des pays en développement pourrait atteindre 100 à 150 millions de tonnes en l’an 2000, toute la question étant alors de savoir comment évoluent les prix et les revenus, ceux-là déterminant la demande solvable et les besoins d’aide alimentaire qu’ils prévoient croissants, notamment en Afrique sub-saharienne.
Prospective des équilibres alimentaires mondiaux. Le cas des pays en développement
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 174, mars 1993