Les bouleversements survenus en Europe centrale et orientale (surtout en URSS), la crise du Golfe , l’attention croissante accordée à la protection de l’environnement… ont largement contribué à relancer le débat sur les perspectives d’approvisionnement et de consommation énergétiques.
L’article de N. Deimezis ne prétend pas mesurer l’impact de ces développements mais simplement rendre compte d’une étude prospective réalisée au sein de la Commission des Communautés Européennes sur les perspectives énergétiques à l’horizon 2010 et publiée en mai 1990, donc avant que ne soient intervenus les bouleversements géopolitiques qui sont récemment secoué l’Est et le Sud.
Ces scénarios n’en restent pas moins intéressants et révélateurs : intéressants parce qu’ils fournissent d’utiles repères pour la réflexion et le débat que ces événements inévitables doivent désormais susciter, révélateurs qu’ils montrent une fois encore combien les prévisions reposant sur l’hypothèse » toutes choses égales par ailleurs » sont fragiles. Je dirais même plus : n’est-il pas étrange – après les vingt années que nous venons de vivre et alors qu’on ne cesse d’insister sur » la montée des incertitudes » – qu’une institution aussi vénérable que la Commission Européenne persiste à élaborer des soit-disant » scénarios contrastés » qui ne tiennent aucun compte de l’instabilité géopolitique mondiale, des jeux d’acteurs, des risques de ruptures et de conflits…
À l’évidence, la prévision, aussi simpliste soit-elle, rassure et du même coup demeure largement pratiquée. La démarche prospective -en tenant compte de toutes ces variables plus molles socioculturelles, géopolitiques – n’a évidemment pas pour autant qu’elle est elle-même exempte de tout défaut.
Quel avenir énergétique pour l'Europe ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 156, juil.-août 1991