L’édition scientifique, concentrée au sein de grands groupes comme Elsevier ou Springer, représente un marché mondial annuel de 7 à 10 milliards d’euros, offrant des marges de près de 20 %. Pour faire valider ses résultats, en effet, un chercheur soumet des articles à des périodiques qui, selon l’avis d’experts sollicités, décident ou non de leur publication dans des revues auxquelles s’abonnent les institutions intéressées.
Ce modèle, fondé sur le principe du lecteur payeur, est de plus en plus contesté, alors que les éditeurs usent de leur monopole pour imposer une hausse continue des tarifs et des conditions d’abonnement (achats groupés de bouquets de revues), difficilement soutenables en période de restrictions budgétaires, et plus encore pour les pays en développement potentiellement écartés de l’actualité scientifique.
Au cours du processus éditorial, qui plus est, les chercheurs sont à la fois auteurs, évaluateurs et lecteurs. La plus-value spécifique de l’éditeur, qui certes assure l’orchestration du processus et choisit les évaluateurs, avant d’assurer la mise en forme et la diffusion des travaux, est discutée.
Les chercheurs réfléchissent depuis longtemps à d’autres modèles de publication scientifique. La première archive scientifique disponible en ligne, arXiv, a été mise en place dès 1991 pour permettre aux physiciens d’échanger leurs documents de travail. L’Open Access Initiative de Budapest, lancée en 2002, constitue le premier rassemblement international officiel du mouvement de l’open access. Elle a été suivie en 2003 par la déclaration de Berlin « sur le libre accès à la connaissance en sciences exactes, sciences de la vie, sciences humaines et sociales ».
Aux États-Unis, la Public Library of Science (PLOS), pours...