Réfections démocratiques. À propos du récent cycle de travaux de Pierre Rosanvallon

Historien de formation, Pierre Rosanvallon participe depuis plus de 30 ans à la  » vie des idées  » en France (c’est d’ailleurs le nom du site Internet d’analyse et d’information sur le débat d’idées qu’il dirige) et se consacre tout particulièrement, depuis une quinzaine d’années, à l’histoire et l’évolution des institutions démocratiques. Deux ouvrages sortis en 2006 et 2008 permettent de mieux appréhender les changements en cours concernant la démocratie : La Contre-démocratie, qui analyse l’émergence de phénomènes de défiance envers la démocratie qui, par la façon dont ils s’expriment et les questions qu’ils soulèvent, participent finalement à la redéfinition de la vie démocratique ; et La Légitimité démocratique, dans lequel Pierre Rosanvallon étudie trois impératifs qui se sont peu à peu imposés aux représentants du pouvoir démocratique : l’impartialité, la réflexivité (visant à garantir la prise en compte du bien commun) et la proximité (consistant à tenir compte de toutes les singularités). Julien Damon analyse ici ces deux ouvrages consacrés aux mutations de la démocratie et de la légitimité des instances qui l’incarnent.
ROSANVALLON Pierre. La Contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance et La Légitimité démocratique. Impartialité, réflexivité, proximité. Paris : Seuil (Les Livres du nouveau monde), respectivement 2006, 352 p. et 2008, 384 p.