En 2009 a été lancé, en France, un programme copiloté par la Mission prospective du ministère de l’Écologie et l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) : « Repenser les villes dans une société postcarbone », dont les travaux sont encore en cours en vue d’un rapport final prévu en 2013. L’idée d’une transition vers une société « postcarbone » comprend quatre objectifs principaux : une division par quatre d’ici à 2050, par rapport à 1990, des émissions de gaz à effet de serre, une quasi-autonomie à l’égard des énergies carbonées (pétrole, gaz, charbon), une capacité suffisante d’adaptation aux changements climatiques et, enfin, une attention plus grande aux situations de précarité énergétique.
Dans le cadre du dossier que Futuribles consacre, ce mois-ci, à ce programme, Cyria Emelianoff et Elsa Mor montrent, dans cet article, comment certaines villes se sont progressivement emparées du sujet, développant, souvent grâce à des initiatives issues de la société civile et à l’émergence de réseaux de villes pionnières à l’échelle européenne, des stratégies très ambitieuses de transition vers une moindre consommation d’énergie carbonée et une moindre émission de gaz à effet de serre. Elles présentent deux cas concrets de villes très actives en la matière, Hanovre et Bristol : leurs objectifs, les stratégies mises en œuvre, les leviers utilisés et les résultats obtenus. Elles soulignent en particulier l’importance qu’ont eue, dans ces deux transitions, le rapprochement des services économiques et environnementaux, et le développement d’approches « multipartenariales ». Elles déplorent néanmoins les difficultés à instaurer une véritable « gouvernance multiscalaire du climat » impliquant – au-delà de ces villes pionnières – les niveaux régionaux, nationaux, européen et international, en vue d’une transition postcarbone de plus grande ampleur.