L’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC) est-il un préalable ou une conséquence du développement économique d’un pays ? Autrement dit, les pays en développement doivent-ils attendre d’avoir atteint un niveau économique proche de celui des pays industrialisés pour accéder aux TIC et bénéficier de leur impact économique, ou au contraire, doivent-ils miser sur les TIC pour stimuler leur développement économique ? Selon les auteurs de cet article, s’agissant de l’Afrique, la seconde option pourrait bien être la bonne.
Après avoir présenté l’émergence et la nature des télécommunications (en particulier la téléphonie mobile) sur le continent africain, cet article examine leur contribution à la croissance économique et au développement : emplois directs et indirects, essor de nouvelles activités, substitution de services, apports en matière d’éducation et de santé, etc. Il souligne aussi le cas particulier du m-payment (paiement par téléphone mobile) qui favorise l’accès à des systèmes de micropaiement, microfinancement et autres services bancaires, d’une population très largement exclue des circuits bancaires et financiers classiques : un moyen de dynamiser l’économie et d’amorcer un cercle vertueux. Sans négliger les limites à l’essor des TIC en Afrique (et en gardant à l’esprit les nombreuses disparités régionales), les auteurs témoignent ici d’un optimisme réel quant à l’accès des pays africains aux TIC (qui pourraient même profiter de sauts technologiques, par exemple pour l’Internet mobile) et aux impacts positifs de cet accès sur le développement du continent.
Télécoms et développement en Afrique
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 349, fév. 2009