Alors que viennent de se tenir les élections des représentants nationaux au Parlement européen et que vont commencer plusieurs campagnes nationales de ratification, par voie référendaire, du projet de Constitution européenne, Elvire Fabry fait ici le point sur les attentes des citoyens de l’Union à l’égard de leurs institutions. Ainsi qu’elle le souligne, outre un déficit de légitimité, l’Union européenne doit affronter un réel déficit civique, lié essentiellement aux carences en matière de consultation des citoyens. Les textes adoptés ces dernières années (de Maastricht à Nice, en passant par le projet de Constitution) ont fait quelques avancées dans ce domaine, mais qu’en est-il des citoyens eux-mêmes, quelles sont leurs attentes et comment y répondre efficacement ?
Comme le souligne l’auteur, ces avancées (droit de consultation, renforcement des pouvoirs du Parlement…) répondent pour partie à leur demande d’une plus grande participation au débat public communautaire. Cependant, paradoxalement, il y a fort à craindre que la grande majorité des citoyens européens ne se mobilisent pas pour les exploiter au maximum. Face à une si faible capacité de mobilisation, le choix de la voie référendaire pour l’adoption de la Constitution, en France notamment, constitue une véritable gageure : sans un réel effort de pédagogie et de communication envers les électeurs, le risque est grand que les urnes soient à nouveau boudées, voire que l’euro-scepticisme l’emporte.
Une Constitution pour une démocratie européenne ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 300, sept. 2004