En 2015, la compagnie espagnole Telefonica crée Alpha, un laboratoire innovant pour diversifier ses activités. Pascal Weinberger, directeur technique du lab, y travaille au développement de l’Alpha Health Center, un assistant virtuel holistique qui orientera ses clients vers un mode de vie plus sain, par l’analyse en temps réel de leurs pratiques. L’objectif de ce produit serait non pas de pousser à consommer plus, ou de rendre dépendant à un service, mais bien d’épauler son bénéficiaire pour l’aider à changer ses mauvaises habitudes [1].
Aujourd’hui, « les choix personnels sont devenus la cause principale des décès », souligne l’équipe, sur la page Web dédiée au projet [2]. Telefonica a donc pour ambition de proposer dans les années à venir un coach ultrapersonnalisé, alliant données personnelles, neurosciences et puissance de l’intelligence artificielle (IA), pour améliorer la qualité de vie d’utilisateurs par ailleurs bien portants.
Une telle initiative est-elle véritablement révolutionnaire ? Un petit coup d’œil du côté des assistants virtuels révèle combien le marché est saturé et peu lucratif. Il y a quelques années, l’explosion des objets connectés, le fameux Internet des objets, a laissé le champ libre à de nombreuses expérimentations dans le domaine du mieux-vivre. Ainsi se sont répandus les montres permettant de suivre son activité sportive, les applications pour analyser son sommeil et la qualité de ses aliments, les brosses à dents intelligentes, ou encore les capteurs pour améliorer la qualité de l’air ambiant. Or l’essor de ces outils est fortement entravé par la question de leur acceptabilité, de leur véritable utilité et de leur fiabilité [3].
En effet, ce n’est pas un hasard s’il n’existe pas, aujourd’hui, de compagnie à la fois révolutionnaire et grand ...
