Les incertitudes qui subsistent quant à l’effet de serre, ses causes et ses conséquences, rendent très dificile la définition d’une politique de prévention optimale. Au défaut toutefois de pouvoir procéder à un calcul coût-bénéfice rigoureux à court et à long terme, les recherches se sont portées sur la définition de politiques à moindre regret qui – même si le réchauffement climatique et les dommages qu’il pourrait entraîner s’avèraient surestimés – seraient de toute façon bénéfiques au plan économique.
Le projet européen d’écotaxe s’inscrit dans cette logique. François Moisan, sans négliger les difficultés que soulèveraient son instauration et son impact, fort différencié suivant les activités, montre ici que ses effets sur les grands équilibres macro-économiques resteraient très acceptables et son impact positif quant à la réduction des émissions de CO2. L’auteur resitue en même temps cette proposition dans le contexte plus général de la négociation internationale sur le climat pour souligner, en particulier, combien il serait important de parvenir à un accord mondial sur la lutte contre l’effet de serre et avancer l’idée de constituer un fonds de développement permettant d’aider les pays du Sud à contribuer à l’effort nécessaire de réduction des émissions de CO2.
Une taxe carbone-énergie pour prévenir le réchauffement du climat ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 189, juil.-août 1994