Thomas W. Malone, responsable au MIT du programme » Inventer les organisations du XXIe siècle » et Robert J. Laubacher décrivent dans cet article les transformations fondamentales qui pourraient intervenir au niveau des formes d’organisation et des formes d’emplois telles que nous les avons connues à l’époque industrielle, une époque qui fut marquée notamment par le développement d’entreprises pyramidales géantes et par l’essor du salariat.
Compte tenu de la tertiarisation des économies modernes – l’essentiel de la valeur ajoutée dépendant désormais de facteurs immatériels (la fameuse » révolution de l’intelligence « ) – et de l’essor des technologies de l’information et de la communication (les NTIC), les auteurs anticipent d’une part le déclin des entreprises géantes d’hier, celui également de l’emploi salarié astreint à un travail prescrit en un lieu et suivant des horaires fixes, d’autre part l’avènement de structures plus précaires par projets et l’essor de constellations d’entrepreneurs fédérés à distance autour de projets ponctuels.
L’univers du travail qu’ils décrivent est loin d’être une pure fiction. Il correspond bien aux valeurs d’autonomie et de partenariat dont on discerne l’émergence en même temps qu’au développement des entreprises que l’on a parfois qualifiées de polycellulaires, confédérations d’entrepreneurs, structures en réseau prenant appui sur l’intelligence de tous et l’instauration entre chacun de jeux à somme positive.
En lisant l’article de Thomas Malone et Robert Laubacher, on prend la mesure des mutations à accomplir par les entreprises aussi bien dans les formes de leur management que dans les mentalités et les comportements, qui devront passer d’une relation de dépendance et d’autorité à une relation de co-invention et de co-production.
Vers de nouvelles formes d'entreprise. L'avènement de l'économie des entrepreneurs internautes
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 243, juin 1999