La cohabitation va-t-elle durer ? Cette question n’appelle pas ici un pronostic sur la longévité du couple Mitterrand-Chirac mais une réflexion sur l’ampleur du phénomène de l’union libre, c’est-à-dire toutes les formes de la cohabitation hors-mariage. Patrick Festy, de l’INED, nous invite à réfléchir aux conséquences d’un phénomène qui concerne plus d’un million de couples non mariés en France, à la lumière de l’expérience des pays scandinaves. Pionniers de l’union libre, les Suédois et les Norvégiens ont aussi été les premiers à en étudier de près les formes et les conséquences tant démographiques que sociales.
À l’heure où le gouvernement français entend corriger certaines » déviations » sociales et fiscales de la cohabitation, il n’est pas inutile de comprendre que l’union libre n’est plus seulement un » mariage à l’essai « , préalable à un passage à la mairie. Rapprochée d’autres phénomènes démographiques profonds, comme l’augmentation du nombre des divorces et des familles mono ou multiparentales ou la baisse de la fécondité, la cohabitation n’apparaît-elle pas comme l’oeil du cyclone, douillet mais instable, qui bouleverse profondément nos structures démographiques et notre vie sociale ?
Vivre en couple sans mariage : les chiffres pour le dire
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 99, mai 1986