Il est difficile de résumer en si peu d’espace un travail aussi considérable et documenté. Celui-ci s’appuie, qui plus est, sur une méthodologie développée de longue date par les auteurs et use d’une terminologie définie dans de précédents travaux. La logique de l’ouvrage est celle du parcours d’enquête, qui vise à suivre au plus près les acteurs tout en replaçant ceux-ci dans des processus sociaux plus globaux. Articulé en quatre parties, l’ouvrage entend déconstruire la logique du discours catastrophiste et les catégories qui la sous-tendent. Il interroge également le statut de ce discours et son rapport à la perspective sociologique. Le catastrophisme, qui appelle un réexamen de la place des sciences sociales dans la compréhension de la société, peut-il être objectivé par ces mêmes sciences ? L’ouvrage en fait clairement le pari.
La première partie met en question la tendance des sciences sociales à produire des modèles globaux qui veulent interpréter l’ensemble de l’évolution du monde à l’aune d’un seul schéma. Ces discours ont en effet toujours leurs points aveugles et suscitent le plus souvent le développement de co...