À court terme, la crise sanitaire a surtout révélé ou accéléré une série de mouvements ou de tendances à l’œuvre dans nos sociétés. L’ouvrage collectif L’Explosion des inégalités se concentre sur les inégalités sociales en France dans leurs multiples dimensions, selon trois critères : la classe sociale au sens large, le genre (les femmes sont les premières victimes de la crise à maints égards) et les jeunes adultes de 18 à 24 ans, en phase d’insertion professionnelle, d’accession à un logement propre et d’entrée en couple.
C’est un travail impressionnant qui combine la réalisation en mai 2020 d’une enquête statistique spécifique, consacrée aux effets du premier confinement, à la menée d’une série de 21 entretiens en profondeur au printemps 2020, qui couvrent un large éventail de situations. Un intérêt majeur de ces études cliniques vient de ce que les enquêtés avaient déjà fait l’objet d’un entretien avant la pandémie (les chercheurs enquêteurs ont pioché dans leurs archives). Le sous-titre devrait donc plutôt être : « Classes, genre et jeunes adultes face au premier confinement ».
Le livre comprend une préface riche de Dominique Méda qui rappelle que les premières victimes de la crise sont les personnes « hors statut » qui échappent tant aux statistiques qu’au rayon d’action de la manne publique distribuée face à la Covid : t...