La prospective et la politique, comme la prospective et la stratégie, sont éminemment complémentaires ; elles ne peuvent pratiquement se priver les unes des autres. Et pourtant, Jacques de Courson, dans cette tribune, se veut résolument provocant. Affirmant d’abord que « prospective et politique n’ont (…) plus rien à se dire », il souligne le discrédit dans lequel serait tombée la prospective en raison de la myopie de ses experts et surtout du culte de l’urgence dans lequel vivent désormais les élus.
Cependant l’auteur explique ensuite pourquoi prospective et politique ont à travailler ensemble, tant les élus ont besoin de faire preuve d’anticipation (prospective exploratoire) et d’être animés d’un projet, d’une vision d’un avenir souhaitable, voire de se présenter comme les maîtres d’œuvre d’un avenir meilleur (sauf à ne raconter que des histoires en vue de faire rêver leurs électeurs).
Mais, attention, écrit encore Jacques de Courson, si les relations entre prospective et politique peuvent être riches, elles peuvent aussi déboucher sur des pratiques perverses. C’est ce qui arrive lorsque la politique n’est plus qu’un spectacle et les élus, des « saltimbanques », quand la prospective est instrumentalisée dans le simple but de distraire, sinon d’abêtir le « client » et que les hommes politiques n’en usent qu’à seule fin d’occuper la scène politique.
Prospective et politique. Ou ce que les hommes politiques m’ont appris sur la prospective
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 361, mars 2010