Fin août 2018, le ministre français de la Transition écologique, en poste depuis un peu plus d’un an, Nicolas Hulot, jetait l’éponge. Force était de constater, selon lui, qu’avec la meilleure volonté du monde (et on ne pouvait la lui dénier), il était impossible de mettre en œuvre une transition écologique digne de ce nom sans la mobilisation de tous les acteurs, y compris économiques et institutionnels, de tous les secteurs. Opérer la transition écologique est bien une entreprise systémique ; elle implique un soutien et une coordination de tous, faute de quoi elle ne peut aboutir.
Comme on l’a vu dans les différents articles déjà publiés dans la série que Futuribles consacre aux enjeux énergétiques et climatiques depuis mars dernier, la France et l’Europe ont de grandes ambitions en matière de transition vers la neutralité carbone. Pour autant, comme le montre ici Jean Haëntjens, confirmant le constat de Nicolas Hulot, les obstacles à la réussite d’une telle transition sont encore bien nombreux, et très souvent d’ordre idéologique et sociopolitique. Au-delà des comportements individuels, qui certes doivent changer (et qu’il faut inciter à évoluer), c’est bien au niveau des transformations des systèmes sociotechniques (transport, énergie, agriculture…), et de leur financement, que se situent les blocages. Face à ce constat et à des jeux d’acteurs complexes, l’urgence écologique fera-t-elle enfin bouger les lignes ?