Alors que beaucoup considèrent la mondialisation économique comme un terrain de jeu sans règles, on constate à l’inverse une inflation de normes de toutes sortes (techniques, commerciales, environnementales…) qui, au fil du temps, deviennent déterminantes. Gagner la bataille des normes est ainsi devenu primordial pour les États leaders de l’économie mondiale, afin de faciliter l’accès au marché à leurs entreprises. Les États-Unis ont longtemps dominé cette bataille, imposant leurs standards au reste du monde ; la Chine travaille activement pour occuper le terrain. Mais l’Union européenne n’est pas en reste car, grâce à son grand marché fort convoité, elle est capable d’imposer ses propres règles, affirme ici Jean-François Drevet.
Grâce à ce marché unique très régulé, sans coercition ni négociation particulière, l’Union européenne conduit les entreprises à suivre ses règles, dans leur propre intérêt économique. Cette chronique montre comment se déploie cette influence normative – l’« effet Bruxelles » -, qui constitue un atout incontestable pour les États membres, et pose la question de son exploitation possible à des fins plus politiques (droits de l’homme, démocratie…).