En France, on compte 40 000 paraplégiques, c’est-à-dire 40 000 personnes condamnées à vie au fauteuil roulant. Leur moyenne d’âge est de 28 ans. Ce dernier chiffre dramatique reflète l’origine majoritairement traumatique de ce handicap, affectant l’intégrité de la moelle épinière. Cette dernière n’est plus capable de conduire les informations entre le cerveau et les membres inférieurs. La rupture de communication entraîne la perte de la locomotion, ainsi que des troubles des fonctions végétatives urinaires, sexuelles et digestives.
Un article paru récemment dans la revue Nature [1] décrit des résultats importants obtenus par l’équipe dirigée par le professeur Grégoire Courtine, à l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Chet Moritz, un spécialiste de l’université de Washington, qualifie ces travaux de « pas de géant pour la recherche sur les traumatismes de la moelle épinière ». Trois patients paralysés des membres inférieurs depuis plus de quatre ans ont récupéré une activité de leurs muscles et, pour deux d’entre eux, une marche à l’aide d’un déambulateur en dehors du cadre hospitalier, après une opération et plusieurs mois de rééducation intense.
Image du patient P1 se levant et marchant sans assistance extérieure. Source : Wagner Fabien B. et alii, op. cit.
Les traumatismes provoquent de multiples ruptures des axones. Est-ce irréversible ? Dans le cas de nerfs périphériques conduisant une information sensorielle, une réponse original...