L’Amérique latine n’a pas échappé à la vague internationale de légalisation du mariage pour tous des années 2010. L’ouverture progressive de sociétés encore imprégnées de conservatismes et d’influence des Églises achoppe davantage sur la question, toujours brûlante, de l’avortement.
Diffusion du mariage pour tous
Saisie par le gouvernement du Costa Rica, la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a émis, le 10 janvier 2018, une résolution spécifiant que « tous les droits patrimoniaux issus de liens familiaux de couples du même sexe doivent être protégés, sans discrimination par rapport aux couples hétérosexuels » [1]. La plus haute juridiction supranationale du continent a également estimé que ladite protection devait s’étendre à tous les droits normalement reconnus aux couples hétérosexuels comme l’adoption, l’accès à la santé des conjoints ou encore la réversion en cas de décès.
À l’appui de cette résolution, le Costa Rica pourrait bientôt ajouter son nom à la liste, encore limitée, des pays latino-américains ayant reconnu le mariage pour tous. Ils sont quatre à ce jour. Pionnière, l’Argentine a accédé à cette ouverture des droits au niveau fédéral en 2010. Ce même pays a également été le premier au monde à faire voter, deux ans plus tard, une « loi du genre », permettant aux personnes bisexuelles ou transgenres de déclarer le sexe de leur choix à l’état-civil. Au Brésil, le mouvement a pris racine au sein des États. Treize d’entre eux avaient inscrit le mariage pour tous à leur législation avant que la jurisprudence fédérale ne déclare inconstitutionnel, en mai 2013, l’empêchement d’un mariage entre deux personnes de même sexe. Le Brésil a ainsi précédé, au cours de la même année, la France (de quatre jours), la Nouvelle-Zélande et, dans son voisinage, l’Uruguay. C’est encore grâce à une décision de sa cour constitutionnelle que la Colombie a rejoint les rangs des pays précédents, en avril 2016 [2].
Ailleurs, l’évolution législative se heurte ...