Étonnamment, il nous aura fallu le temps de la réflexion puis de la relecture pour prendre toute la mesure de la consistance d’Apocalypse cognitive. Car Gérald Bronner, par un avant-propos qu’il qualifie lui-même de subjectif, avait pu sembler en première approche – si ce n’est, d’ailleurs, du fait du choix du titre de son essai – nous diriger vers une thèse univoque, celle d’une « chronique d’une mort annoncée » de l’intelligence humaine sans autre forme de procès.
L’axe principal de son propos est en effet ici celui d’un risque délétère, celui de l’autodégradation librement consentie de l’humanité au risque de son abêtissement, à rebours de l’idéal d’émancipation qui devrait l’animer. Au travers d’une consommation débridée du marché dér...
