Après les inondations de l’été 2021 en Allemagne, le réassureur MunichRe annonce une hausse significative des prix des assurances, mettant fin à la relative stabilité du marché européen de ces dernières années. Le modèle assurantiel est prévu pour encaisser des événements extrêmes certes, mais ponctuels. Or l’Europe a connu une saison 2021 inédite d’événements inhabituels, entre sécheresses massives, inondations et incendies mortels. Ainsi, les inondations allemandes à elles seules devraient coûter entre six et sept milliards de dollars US aux assureurs. L’assurance peut-elle continuer à faire face à de tels chocs, et comment ?
Déjà en 2015 à l’occasion de la 21e Conférence des parties (COP21), Henri de Castries, alors PDG d’Axa, premier assureur mondial, affirmait : « un monde à + 2 °C pourrait encore être assurable, un monde à + 4 °C ne le serait certainement plus [1] ». À l’époque, sa déclaration avait fait l’effet d’un coup de tonnerre. Pourtant, elle se trouve confirmée par les événements récents. Dans les régions les plus à risque, il devient difficile pour les particuliers de s’assurer, comme en Floride, État régulièrement frappé par des inondations dévastatrices. Car les conséquences d...