Lorsque dans son rapport au 12e Congrès le Président du parti communiste chinois, Monsieur Hu Yaobang, indiquait que la production industrielle et agricole devrait quadrupler d’ici l’an 2000 et, de façon plus générale exposait les ambitions de son pays à l’horizon de cette fin de siècle, nombre de commentateurs occidentaux ont émis aussitôt des doutes sur la faisabilité d’un tel plan.
Le journal Le Monde rappelait lui-même que les pays communistes avaient ainsi régulièrement tendance à annoncer des objectifs grandioses et impossibles à tenir : ainsi Mao au 8e Congrès (1958) déclarait déjà » si dans cinq ans nous atteignons 40 millions de tonnes d’acier, peut-être que dans 7 ans nous rattraperons l’Angleterre et 8 ans plus tard les États-Unis « .
La revue Futuribles ayant elle aussi, dans son numéro d’octobre 1982, émis quelques doutes sur la faisabilité d’un tel programme, il est logique que des spécialistes chinois puissent à leur tour dans nos colonnes justifier de leur objectif et expliquer en quoi ils l’estiment réalisable.
C’est ce que font ici Ren Tao et Pang Yongjie, qui montrent que le taux de croissance annuel escompté (72 %) a déjà été atteint dans le passé, qu’un accroissement continuel de la rentabilité est parfaitement réalisable et qu’au demeurant la crise mondiale ne constitue pas un handicap majeur vue l’étendue de leur seul marché intérieur.