La croissance impressionnante de la Chine et sa présence de plus en plus marquée sur les marchés internationaux alimentent de nombreux commentaires dans les médias, les entreprises et même au sein des gouvernements occidentaux. Comment un pays dirigé par un régime communiste autoritaire peut-il intégrer sans difficultés majeures l’économie de marché et y prospérer ? Une question qui vaut pour la Chine, pays emblématique en la matière, mais aussi pour le Viêt-nam, dont le régime est similaire.
Philippe Delalande analyse ici la façon dont les économies chinoise et vietnamienne s’adaptent à l’économie de marché. Il montre en particulier comment le parti communiste, dans chacun de ces pays, s’est efforcé de renouveler sa légitimité auprès de la population, afin de pouvoir poursuivre le développement économique, et comment il s’est lui-même ouvert aux forces économiques nationales pour à la fois les associer aux décisions politiques et in fine mieux les contrôler. Il souligne également la manière dont les deux pays » utilisent la mondialisation libérale sans s’y soumettre » (faisant bondir leurs partenaires commerciaux). Enfin, il insiste sur cet atout essentiel qu’ont les deux régimes autoritaires : l’assurance du temps long qui leur permet d’envisager des stratégies de développement décennales sur des enjeux majeurs : énergie, infrastructures, éducation…
Quoique acrobatique et déstabilisante pour les commentateurs occidentaux, cette alliance du communisme et de l’économie de marché affiche une certaine efficacité, selon Philippe Delalande, et pourrait bien être plus durable que certains ne le pensent.
Communisme d'Asie et économie de marché. Le mode de gestion de l'économie, en Chine et au Viêt-nam, peut-il durer ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 311, sept. 2005