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Délocalisations et emploi : une relation controversée

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 181, nov. 1993

Observant qu’il s’est instauré une déconnexion entre les lieux de production et de consommation – la tendance étant d’aller « fabriquer là où c’est le moins cher et de vendre là où il y a du pouvoir d’achat » – Jean Arthuis, dans son rapport « Les incidences économiques et fiscales des délocalisations hors du territoire national des entreprises industrielles et de services » dénonce le risque de voir un nombre croissant d’activités productives quitter le territoire national et lesdites localisations menacer directement l’emploi.
Mais ce raisonnement est partiel, rétorquent en substance Dominique Nivat et Olivier Paquier qui précisent d’abord que les délocalisations et les importations qui en découlent constituent un phénomène limité suscitant des craintes excessives ; qu’ensuite les faibles coûts de main-d’oeuvre dans les pays en développement favorisent leur essor technique et donc entraînent une forte croissance de leurs importations ; qu’en définitive se soustraire à cet échange conduirait à notre appauvrissement.
Bref, loin d’être victime d’un exode massif des activités productives françaises qui se traduirait nécessairement par un déficit extérieur élevé, il est fait de plus en plus d’échanges mondiaux qui sont plus bénéfiques que pernicieux puisqu’ils permettent au producteur et au consommateur français de se procurer des biens à meilleurs prix, donc de stimuler la demande qui elle-même entraînera la création de nouveaux emplois.
Les auteurs concluent que, en tout état de cause, le risque que feraient peser sur l’emploi les délocalisations est tout à fait exagéré, que celles-ci ne sauraient servir de bouc émissaire ni de prétexte au repli sur soi.

#Commerce international #Coûts salariaux #emploi #Union européenne
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