Dans Deux degrés, Edwin Zaccai, spécialiste du développement durable, dresse un panorama de la question climatique. Après avoir rappelé pourquoi la communauté internationale a choisi de limiter le réchauffement à 2 °C au-dessus du niveau de l’ère préindustrielle, il met l’accent sur quelques données dérangeantes des scénarios de réduction des émissions, connues des spécialistes mais rarement discutées dans le débat public : ainsi les paris hasardeux sur la disponibilité des techniques ou les « émissions négatives » nécessaires dans la deuxième partie du XXIe siècle. D’emblée, l’objectif de 2 °C apparaît comme chimérique, et le propos du livre se centre justement sur le hiatus entre le monde rêvé des intentions et celui que les actes construisent. Le livre s’inscrit ainsi dans une tendance forte de la littérature sur le changement climatique, qui ne cherche plus à alerter ou à dresser des plans de bataille mais à comprendre les raisons de l’incapacité à (ré)agir depuis presque 40 ans.
Tout s’oppose à regarder avec lucidité la gravité du problème et l’ampleur des efforts à fournir. Si la communauté internationale...