L’accord de coopération nucléaire signé le 2 mars 2006 entre les États-Unis et l’Inde, a, selon de nombreux commentateurs, sonné le glas du traité de non-prolifération des armes nucléaires. L’Inde, non signataire de ce traité, bénéficiera de transferts de technologies de la part des États-Unis dans le cadre de son programme nucléaire civil, mais pourra aussi poursuivre son programme militaire sans être soumise à aucun contrôle international.
Comme le souligne cet article, il s’agit d’un cas remarquable de » deux poids deux mesures » si l’on pense à Israël ou à l’Iran (entre autres), qui peut en outre déstabiliser toute l’Asie – le Pakistan et la Chine étant eux aussi dotés de l’arme nucléaire. Après un rappel du chemin parcouru, depuis la fin de la guerre froide, en matière de désarmement et de lutte contre la prolifération nucléaire, l’auteur montre ici combien l’hypocrisie et le cynisme dominent, parmi les membres du club atomique, et combien, dans un tel contexte, il pourrait devenir compliqué d’assurer l’équilibre et la paix entre les nations.
Ce texte est extrait d’un livre dont la rédaction est quasi achevée, Les Scientifiques, qui devrait paraître d’ici la fin de l’année et dont l’auteur, Jean-Jacques Salomon, offre la primeur aux lecteurs de Futuribles.
Donneurs de leçons et marchands de déraison. L'accord nucléaire Inde / États-Unis
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 320, juin 2006