Les fluctuations du prix du baril de pétrole alimentent la chronique depuis maintenant plusieurs années et son maintien à un niveau élevé en 2008 (avec un pic à près de 150 dollars US en juillet) semble avoir marqué les consommateurs des pays industrialisés, les sensibilisant à l’avènement de plus en plus proche d’une nouvelle ère énergétique. En effet, la raréfaction des ressources fossiles risque de modifier sensiblement le coût de l’énergie et, par-là même, les habitudes de consommation, à moins que se produise une révolution, technique par exemple, en ce domaine.
Cette perspective est-elle plausible : des ruptures scientifiques et techniques peuvent-elles intervenir dans les années à venir, et engendrer des améliorations ou de nouvelles voies en termes de production d’énergie ? Pierre Papon s’est penché sur cette question. Après un bref rappel de la situation énergétique (dans un contexte, rappelons-le, de changement climatique), il propose un panorama détaillé des différentes options ouvertes en matière d’exploration et exploitation des énergies fossiles, de biocarburants, d’utilisation de l’hydrogène, etc. Il montre aussi les possibilités et les limites des énergies renouvelables, ainsi que les perspectives possibles de la filière nucléaire. Dans tous ces domaines, il ne semble guère y avoir de révolution à espérer avant 2030 : la question de l’adaptation à un contexte de raréfaction de l’offre énergétique reste donc d’actualité. Mais, rappelle Pierre Papon, on ne peut exclure l’émergence d’un nouveau paradigme en physique (à l’instar de ce que fut, par exemple, la théorie de la relativité), susceptible de modifier radicalement la donne ; d’où l’indispensable effort à mener en matière de recherche, du point de vue tant des chercheurs que de celui des financeurs.
Énergie : science et technique, remparts contre la pénurie ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 346, nov. 2008