François Ascher montre ici, au travers des pratiques alimentaires contemporaines, comment les sociétés avancent dans la modernité ou plutôt dans l' » hypermodernité » – une modernité plus poussée et multidimensionnelle. L’alimentation constitue, selon l’auteur, un révélateur puissant des dynamiques sociétales, et permet de mieux appréhender la façon dont chacun allie individualisme et relations sociales.
Comme il le montre ici, les individus ont des pratiques alimentaires très éclectiques, qui révèlent à la fois une réelle autonomie, une liberté de choix, mais aussi de nouvelles sociabilités, des engagements personnels, des régulations (individuelles ou collectives), une esthétisation du quotidien, de nouvelles manifestations des inégalités sociales… Ces tendances à l’oeuvre ne concernent pas que l’alimentation : elles peuvent se transposer aisément à d’autres pans de la vie sociale, donnant ainsi une idée des évolutions en cours dans les sociétés modernes.
Hypermodernité et éclectisme. Une illustration par les pratiques alimentaires
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 317, mars 2006