Alors que le progrès technique a connu, au cours des dernières décennies, une accélération incroyable, en particulier dans le domaine de l’information, avec des conséquences déterminantes pour les sociétés contemporaines, beaucoup d’observateurs s’interrogent régulièrement sur les risques et avantages inhérents à ces avancées techniques. Et bien évidemment, rien n’est définitivement blanc ou noir dans le progrès technique ; mais si l’on souhaite regarder les choses d’un peu plus haut, relire les analyses du penseur français Jacques Ellul sur la technique et la mise en place de ce qu’il appelle un « système technicien » paraît indispensable.
Dès les années 1950, Jacques Ellul pressent l’importance que prend la technique dans le fonctionnement et l’organisation (y compris politique) de nos sociétés, et les risques d’aliénation qui en découlent. Sans condamner le progrès technique, mais cherchant toujours à permettre à l’homme de rester libre dans ses choix, Jacques Ellul nous donne à travers son œuvre – comme le montre Daniel Cérézuelle dans ce futur d’antan qui lui est consacré – de nombreux éléments permettant de comprendre la technique et de l’appréhender avec le recul nécessaire. Des éléments que l’on retrouve chez les pionniers de l’écologie politique et qui conservent une grande actualité (notamment dans les réflexions relatives aux transitions aujourd’hui nécessaires à la préservation de notre civilisation). Il était important que Futuribles s’en fasse l’écho.