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Jeunes d'origine étrangère en France

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 215, déc. 1996

La population des pays industrialisés se stabilise et vieillit alors que celle des pays du Sud continue à augmenter et est majoritairement composée de jeunes. En outre, le fossé Nord-Sud, en termes de développement (mesuré en PIB par tête en dollars aussi bien qu’en parité de pouvoir d’achat, PPA), se creuse. Il est donc logique que s’exerce une pression migratoire Sud-Nord qui est d’ailleurs susceptible d’entraîner d’importantes modifications du volume et surtout de la composition par âge de la population européenne.
Hélas cette question est peu analysée : les projections démographiques elles-mêmes reposent sur des hypothèses de soldes migratoires dérisoires, sinon nuls, et le processus d’assimilation (d’exclusion) des immigrés et de leurs enfants ne fait l’objet de presqu’aucune enquête approfondie. Aussi le sujet n’est-il abordé dans les médias qu’à l’occasion d’incidents qu’exploitent aussitôt sans vergogne les idéologues. Saluons donc l’enquête « mobilité géographique et insertion sociale », réalisée en France en 1992, dont Michèle Tribalat nous expose ici les principaux résultats. Cette enquête nous fournit, pour la première fois, des informations détaillées sur le processus d’assimilation des jeunes (20-29 ans) d’origine étrangère (Algérie, Espagne, Portugal) en France. Sans nier l’existence de problèmes – d’ailleurs plus aigus pour les enfants d’origine maghrébine qu’européenne (problèmes résultant de leur milieu d’origine mais aussi du pays d’accueil) – Michèle Tribalat montre que, en l’espace d’une génération, les différences s’atténuent déjà fortement et ceci en dépit d’une crise économique et sociale qui certainement est peu propice à l’intégration.

#France #Immigration #Intégration sociale #Jeunesse
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