» Le fonctionnement des sociétés par actions a beaucoup emprunté à celui des démocraties parlementaires ; il serait bon, en retour, que l’expérience des sociétés par actions puisse être utile au progrès démocratique » affirment en substance Yves Cannac et Michel Godet qui s’attachent ici à montrer en quoi les principes de la » bonne gouvernance « , développés dans les entreprises, pourraient utilement être transposés aux institutions publiques.
Les auteurs s’attachent d’abord à préciser la notion même de » gouvernance » et à montrer comment elle s’est imposée au sein des entreprises, au fond pour permettre aux actionnaires de faire raisonnablement confiance aux dirigeants qu’ils ont choisis. Ils en précisent les conditions – responsabilité, lisibilité, transparence, cohérence, efficience et efficacité – et en soulignent l’utilité du point de vue de la démocratie et du bon fonctionnement de nos organisations.
Bien conscients que les institutions publiques se doivent de servir les intérêts du peuple et non ceux d’actionnaires, les auteurs n’en considèrent pas moins que ces mêmes principes pourraient utilement être mis en oeuvre dans le secteur public qui, trop souvent, pèche par excès d’opacité, d’inefficacité et finalement souffre en conséquence d’un déficit de légitimité.
Ainsi, Yves Cannac et Michel Godet s’attachent-ils à montrer comment les principes d’une » bonne gouvernance » pourraient s’appliquer aux institutions publiques, nationales et internationales, particulièrement à celles de l’État français.
La "bonne gouvernance". L'expérience des entreprises, son utilité pour la sphère publique
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 265, juin 2001