Benjamin Coriat explicite, dans ce livre, la menace que l’Anthropocène fait peser sur la planète, notamment le monde des « communs », l’ensemble des ressources de la nature qu’exploitent les humains, et dont il est urgent de transformer la gestion.
Le premier chapitre est consacré à la pandémie de la Covid-19, la « fille naturelle » que provoquent des dérèglements majeurs, en particulier un réchauffement climatique. Il souligne que deux récits s’opposent. Le premier, « naturaliste », proposé par les instances scientifiques, estime que l’humanité est responsable des dérèglements qui lui sont associés et qu’elle doit changer ses activités. Le second considère que c’est le mode de développement lié au capital qui pousse à l’exploitation effrénée des ressources et à l’origine des dégâts infligés à la planète : l’Anthropocène serait un « Capitalocène ». L’auteur fait sien ce récit fondé, selon lui, sur le constat que « l’extractivisme » perturbe tous les écosystèmes et la biodiversité. La crise sanitaire provoquée par le coronavirus serait, selon lui, une manifestation de ce dérèglement, une zoonose favorisée par ces perturbations mettant en contact des populations humaines avec des espèces animales qui leur transmettent virus et bactéries ; elle était...