Alain Euzéby rend compte ici du rapide développement depuis la deuxième guerre mondiale des systèmes de protection sociale, au travers d’un cadrage statistique permettant de mesurer et de comparer l’évolution des dépenses sociales par grands postes et des sources de financement dans les principaux pays européens.
Soulignant le lien étroit entre la crise des systèmes de protection sociale et la crise économique, il montre que la sauvegarde des acquis sociaux, et a fortiori l’amélioration des prestations sociales, entraînent une croissance rapide des dépenses et que, quelles que soient les modalités de financement (impôt ou cotisation), les pays européens sont aujourd’hui contraints, à défaut de freiner les dépenses, d’augmenter les prélèvements sur les entreprises ou sur les ménages, ou de recourir à l’endettement public.
Aucune de ces mesures n’est pleinement satisfaisante, puisqu’elles entraînent ou une régression sociale, ou de nouvelles entraves à l’encontre d’une mutation économique pourtant indispensable.
Pour sortir de cette impasse, l’auteur en appelle à des choix politiques plus clairs, concernant les objectifs assignés aux systèmes de protection sociale et leurs modalités d’organisation. Il indique à cet égard sept options possibles (qu’il qualifie d’orientations » libérale « , » sélectiviste « , » financière « , » rationaliste « , » solidariste « , » autocentriste » et » humaniste « ) qui éclairent utilement l’éventail des futurs possibles.
La protection sociale en Europe de l'Ouest. Problèmes et perspectives
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 92, oct. 1985