Dans le contexte de plus en plus alarmant d’épuisement des ressources énergétiques fossiles et de réchauffement du climat de notre planète, divers exercices de prospective ont été lancés ces dernières années, en vue de déterminer d’autres voies en matière de production et de consommation d’énergie. Parmi eux et concernant la France, un scénario a été rendu public en 2003 puis actualisé en 2006, le scénario négaWatt, qui propose un basculement en ce domaine, reposant sur trois leviers principaux : la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.
Bernard David a aimablement accepté de rédiger, pour Futuribles, une analyse critique de ce travail, dont il présente ici les éléments fondamentaux, l’originalité mais aussi les limites du scénario négaWatt. Il souligne en particulier diverses questions essentielles visant à faire un bilan écologique global des solutions préconisées par négaWatt, afin de s’assurer qu’elles n’induisent pas de consommations ou pollutions indirectes susceptibles de contrebalancer les économies d’énergie attendues (d’où l’intérêt, en effet, des analyses en cycle de vie). Nous regrettons évidemment que l’association négaWatt n’ait pas pu présenter elle-même ses travaux et son scénario, et espérons que les questions soulevées ici par Bernard David l’inciteront à le faire dans une prochaine livraison de la revue.