En publiant Le Nouvel Égoïsme territorial, Laurent Davezies élargit le champ de sa réflexion. Après avoir décrit les fonctionnement et géographie des mécanismes de redistribution monétaire qui irriguent le développement des territoires à base économique résidentielle, après avoir alerté sur la fragilité d’un processus d’équilibrage et de solidarité qui repose sur le dynamisme des métropoles françaises dans la mondialisation et un niveau de transfert public que les contraintes budgétaires du pays ne semblent pas pouvoir maintenir, l’économiste ouvre un questionnement de nature beaucoup plus politique. Son hypothèse est simple et lourde de conséquences pour la cohésion nationale, territoriale et sociale : et si demain les territoires les plus riches décidaient de ne plus payer pour les territoires les plus pauvres ?
La montée des égoïsmes territoriaux
Cet égoïsme des territoires, Laurent Davezies le voit déjà à l’œuvre : il recense dans le monde plus de 300 mouvements régionalistes dont près de 40 % se situent en Europe, Russie incluse. Les motivations identitaires demeurent, comme l’illustre l’émergence de l’idéologie du local, du repli communauta...