En pleine période de » guerre contre le terrorisme » initiée par le gouvernement américain, le directeur de Foreign Policy nous rappelle à bon escient qu’il est d’autres » guerres » non étatiques, parfois autrement plus dévastatrices, que les gouvernements contemporains peinent à mener à leur avantage. Elles se sont largement aggravées en raison de certaines caractéristiques récentes de la mondialisation et promettent, selon Moisés Naím, de se pérenniser et de s’intensifier encore si l’on ne prend pas conscience qu’elles exigent des réformes stratégiques majeures.
Il s’agit des luttes contre le commerce illégal de drogue, contre le trafic d’armes, contre les atteintes à la propriété intellectuelle, contre les déplacements illégaux et le trafic d’êtres humains, et contre le blanchiment d’argent.
Insensibles à la géographie, échappant aux règles de la souveraineté, ces conflits mettent les gouvernements aux prises avec des réseaux qui se fondent sur les forces du marché. À bien des égards, remarque l’auteur, ces combats structurent désormais le monde, autant que les antagonismes entre États-nations autrefois. Incidemment, ils interrogent les doctrines et institutions dominantes des États-nations souverains et révèlent cruellement les effets pervers du marché dérégulé.
Les cinq guerres de la mondialisation
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 289, sept. 2003