L'homme face aux systèmes techniques complexes. Plaidoyer pour " l'humanique "

Rappelant d’abord les prodigieux progrès de la science et de la technique, les espoirs et les craintes qu’ils ont pu susciter, J. Villiers entend montrer que, au-delà du mythe du sur-homme (ou de l’apprenti-sorcier) et celui d’un système technique parfait le supplantant, s’est établi en fait un couple indissociable entre l’homme et la technique, chacun doté d’un pouvoir sans précédent et se contrôlant mutuellement.
L’auteur montre en particulier combien le progrès accomplis (et la puissance développé) ont réduit la probabilité d’occurrence des accidents tout en augmentant leur gravité à un point tel qu’il est nécessaire que s’instaure une relation au travers de laquelle l’homme et la machine puissent, non se remplacer, mais veiller l’un aux défaillances toujours possibles de la technique, l’autre aux imprévisibles bévues humaines.
Issu de la première promotion des ingénieurs de l’Aviation civile, J. Villiers fut l’initiateur du projet français d’automatisation de la circulation aérienne (le CAUTRA, Coordonnateur Automatique du Trafic Aérien) et développa, au sein de Centre d’Expérimentation de la Navigation Aérienne (CENA) dont il fut le Directeur de 1960 à 1670, une approche originale qui visait, s’agissant de la fonction du contrôleur aérien, à développer un processus d’automatisation dans lequel l’homme conserve sa place incontournable.
Les réflexions que développe ici J. Villiers sont donc fondées sur de nombreuses années de recherche et d’expérimentation concernant l’interface homme/système technique et finalement sur la conviction acquise par l’auteur de la nécessité de développer une discipline nouvelle – l’humanique – permettant d’explorer le rôle de l’homme, appréhendé dans toutes ses dimensions (  » cognitives, psychologiques, psychiques, sociales, voire symboliques ou ludiques « ) dans un système complexe.