Jean Chesneaux montre combien la distinction entre présent, passé et futur – ou la tripartition du temps – est légitimement fondée en raison de la nature toute différente de ces trois instances (ek-stases), combien en particulier le passé et le futur sont essentiels pour conférer un sens au présent, nous permettre d’assurer pleinement la responsabilité vis-à-vis d’un avenir qui demeure, pour l’essentiel, à construire.
Il dénonce le primat aujourd’hui accordé au présent (le présentéisme) qui, en reniant son rôle de trait d’union entre la mémoire et le projet, conduit au non-sens, le prive de son attribut essentiel, celui d’être le moment privilégié où s’exprime la volonté des hommes et des sociétés.
Alors que « tout conspire pour tenter de casser le sablier du temps », Jean Chesneauxinvite à « habiter le temps » dans ses trois dimensions, chacune éclairant l’autre et concourant à la « culture politique du temps » qui, seule, nous permet d’échapper à son esclavage.
H.J.
Pour une culture politique du temps. Quel dialogue entre passé, présent, avenir ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 234, sept. 1998