L’avenir des retraites depuis bien longtemps pose en France un problème, en raison notamment du déséquilibre tendanciel entre le nombre d’actifs cotisant et celui des inactifs âgés. De nombreuses réformes paramétriques ont déjà été adoptées, notoirement insuffisantes pour remédier durablement au problème du financement des retraites. Le président de la République, Emmanuel Macron, a donc annoncé sa volonté d’engager une réforme structurelle visant à remplacer les régimes de base et complémentaires, soit 42 régimes, par un régime unique fonctionnant par points dont la valeur constituerait la principale variable d’ajustement.
Le Haut Commissariat à la réforme des retraites (HCRR) est chargé de mettre en œuvre cette réforme sujette à d’âpres débats. En témoigne ici le point de vue présenté par Jean-Claude Angoulvant qui lui reproche deux défauts majeurs. Le premier est de vouloir unifier tous les régimes, occultant ainsi les disparités et noyant dans cet ensemble des régimes complémentaires autonomes et catégoriels qu’il juge plutôt bien gérés. Le second est de vouloir confier à l’État, piètre gestionnaire sur le long terme, le pilotage du système, au détriment des partenaires sociaux et, au passage, de faire basculer le système de retraite d’une logique assurancielle à une logique «?beveridgienne ». Conformément à la logique de notre rubrique Forum, cet article exprime un point de vue destiné à nourrir la réflexion de nos lecteurs sur un projet de réforme encore en débat.