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Sobriété volontaire et involontaire

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 403, nov.-déc. 2014

Dans cette contribution prolongeant l’étude « Produire et consommer à l’ère de la transition écologique » conduite par Futuribles International en 2013-2014, Christian Arnsperger et Dominique Bourg montrent combien le principe de sobriété a, depuis l’Antiquité, été central dans les civilisations traditionnelles et ce jusqu’à l’avènement de la société industrielle dont la dynamique repose sur l’accumulation et le renouvellement accéléré des biens, au détriment d’une recherche de dépassement humain.

Or, la course au « toujours plus » de biens matériels, outre le fait qu’elle n’est pas généralisable à l’ensemble de l’humanité et se révèle insoutenable sur le plan écologique, est fondamentalement destructrice de ce qui fait l’authenticité et la dignité de l’espèce humaine, affirment ici les auteurs. La transition écologique, en nous imposant de produire et consommer en n’abusant point des ressources naturelles limitées, et en respectant les fragiles équilibres de notre écosystème, nous incite à repenser la notion de sobriété, vécue non seulement comme contrainte dictée par la finitude de nos ressources, mais aussi comme résultant d’un nouvel idéal socio-anthropologique.

Ainsi la sobriété ne serait-elle pas uniquement imposée (involontaire) par la finitude des ressources et les dangers résultant de l’impact des activités humaines sur l’écosystème. Elle résulterait aussi désormais d’une critique de nature anthropologique et politique d’un modèle de développement qui ne répond pas aux aspirations immatérielles de notre espèce. Volontaire ou non, la sobriété semble en tous les cas devenue incontournable pour éviter un effondrement civilisationnel.

#Environnement. Ressources naturelles #Limites à la croissance #Modes de vie #Système de valeurs
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