Les sommets mondiaux ont été nombreux depuis quatre ans : conférence sur l’environnement et le développement à Rio de Janeiro en 1992, sur la population et le développement au Caire en 1994, sur le développement social à Copenhague et sur les femmes à Pékin en 1995. Dernière de cette série, la conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) s’est tenue à Istanbul du 3 au 14 juin 1996.
Après avoir rappelé combien le processus d’urbanisation est rapide et les enjeux liés au développement des mégalopoles considérables, Jérôme Bindé tire sept leçons:
1. l’émergence de la société civile, des acteurs locaux et des entreprises dans les processus de négociations internationales jadis réservés aux seuls États ;
2. et l’apparition de ce fait de nouveaux partenariats pour le développement ;
3. la nécessité de l’anticipation à long terme, particulièrement quand il s’agit de créer des établissements humains ;
4. la reconnaissance d’un droit universel au logement ;
5. la consolidation des acquis de la conférence de Rio et particulièrement l’attention portée au développement durable…
6… et viable, la nécessité en conséquence d’humaniser la ville ;
7. enfin l’affirmation du principe de subsidiarité et les espoirs que l’on peut fonder sur les transferts d’expériences entre les acteurs locaux.
Comme durant tous ces sommets, il y eut certainement à Istanbul beaucoup de grandes déclarations très onusiennes. Mais le sommet, souligne J. Bindé, marquera peut-être le début d’une coopération internationale qui ne serait plus le privilège exclusif des États.
Sommet de la ville : les leçons d'Istanbul
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 211, juil.-août 1996