En dépit des injonctions des scientifiques vis-à-vis des risques climatiques, les émissions de gaz carbonique continuent à augmenter. Outre qu’il est nécessaire de réduire davantage les émissions, une voie complémentaire consiste à analyser comment mieux séquestrer le carbone émis. Les chercheurs de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) ont donc produit une étude pour comprendre comment l’usage des sols pouvait mieux contribuer à capter et conserver le carbone de l’atmosphère dans les sols.
À l’échelle planétaire, le stock de carbone organique des sols (COS) représente de l’ordre de 2 400 gigatonnes de carbone (GtC), soit le triple de la quantité de carbone contenue sous forme de CO2 dans l’atmosphère (800 GtC). Ce stock, comparé aux émissions anthropiques annuelles (9,4 GtC), est de l’ordre de 0,4 % soit 4 ‰. Donc en théorie, une augmentation de 4 ‰ par an du stock de carbone dans les sols permettrait de compenser les émissions anthropiques de CO2 ; ce qui est évidemment très optimiste.
Ramenée à l’échelle de la France, l’équation précise est très différente. Le stock total de carbone organique dans les sols sur 30 cm de profondeur, hors surfaces artificialisées, est de l’ordre de 3,58 GtC (équivalent à 13,4 Gt d’équivalent CO2). Une augmentation de 4 ‰ par an ne compenserait que de l’ordre de 12 % des émissions annuelles françaises de gaz à effet de serre. En prenant en compte une profondeur de sols plus importante, jusqu’à un mètre, le pourcentage de compensation pourrait atteindre 15 %, en théorie. Il est donc clair que le l’amélioration du stockage dans...