Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), avec le soutien de la Confédération suisse et de l’université de Genève, a publié début 2022 un rapport intitulé Sable et durabilité : 10 recommandations stratégiques pour éviter une crise. À cette occasion, Futuribles a interviewé Josefine Reimer Lynggaard, une des auteurs de ce document consacré à l’enjeu du sable au sens large (y compris gravier, pierres concassées et agrégats), dont l’exploitation accélère l’érosion des côtes, assèche les rivières en aval, empêche des transports sédimentaires et modifie les écosystèmes avec des conséquences tant pour la biodiversité que pour l’homme.
Quelle est la situation ?
J.R.L. : Les sables sont la ressource la plus exploitée au monde après l’eau, soit 40 à 50 millions de tonnes par an, et dont l’exploitation a triplé en 20 ans. Tout est dit. Ce sable, utilisé pour les constructions, est exploité essentiellement dans les lits de rivière, et de plus en plus en mer. Le sable du désert ne convient pas à la fabrication des bétons car son grain est trop lisse – celui des milieux aquatiques plus rugueux est le seul adapté. Or l’exploitation massive du sable pour la construction en zone littorale réduit la défense côtière et la reconstitution des plages (beach nourishm...