Dans le dernier numéro de Futuribles de l’année 2013, Jean-Michel Besnier analysait l’idéologie des transhumanistes et les différentes visions du « posthumain » que ceux-ci tendaient à promouvoir ; et Adrien Marck et ses coauteurs posaient, dans un autre article, la question d’éventuelles limites à l’humanité, en termes de ressources mais aussi en termes de performances physiques. L’humain est-il donc voué à stagner ou va-t-il « muter » sous l’effet d’innovations technologiques toujours plus pointues ?
Comme le montre ici Pierre-Yves Cusset, l’augmentation des capacités humaines est un vieux rêve qui, pour partie, se réalise au fil du temps et des avancées dans divers domaines scientifiques, mais qui, dans le contexte des accélérations survenues en matière technologique et de la convergence croissante entre les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives (NBIC), suscite des débats éthiques majeurs, y compris dans la communauté scientifique. Où en est-on ? Quelles sont les technologies d’amélioration des capacités physiques et cognitives déjà utilisées pour réparer ou développer les capacités humaines ? Quelles sont celles à l’étude ? Quelles perspectives ouvrent-elles et quels risques (environnementaux, sanitaires, sociaux…) portent-elles en germe ? Telles sont les questions traitées dans cet article qui souligne un certain nombre d’enjeux éthiques et philosophiques à ne pas oublier avant de s’engager dans une telle course à la performance.