Revue

Revue

Baisse de la fertilité masculine

C’est une tendance lourde, étudiée depuis les années 1980 et médiatisée depuis la méta-analyse de l’équipe d’Hagai Levine publiée en 2017 : la concentration de spermatozoïdes diminue continuellement parmi les populations européenne, nord-américaine, australienne et néo-zélandaise [1]. Plus précisément, elle a en moyenne chuté de près de 60 % entre 1973 et 2011, passant de 99 millions par millilitre de sperme à 47 millions. Si l’exposition à divers polluants est depuis longtemps suspectée d’en être la cause, une récente étude conduite par Andreas Kortenkamp et Hanne Frederiksen, étudiant les substances à l’origine de cette baisse, permet d’affiner les perspectives.

En quoi est-ce un problème ?

L’Organisation mondiale de la santé considère que la concentration normale de spermatozoïdes doit être comprise entre 15 et 250 millions par millilitre – se situer en dessous de ce seuil est un facteur d’infertilité. La moyenne mesurée par l’étude de 2017 est certes encore largement au-dessus de ce seuil, mais derrière cet indicateur global, une part de plus en plus importante d’hommes se situent vraisemblablement en deçà de cette limite. D’après une étude de 2019 auprès d’hommes américains et espagnols ayant consulté un centre d’aide à la procréation, la part d’entre eux ayant moins de 15 millions de spermatozoïdes mobiles est passée de 12 % à 21 % entre 2002 et 2017.

La concentration de spermatozoïdes n’est qu’un facteur permettant d’estimer la fertilité masculine : entrent aussi en ligne de compte le volume et le pH du sperme, la mobilité des spermatozoïdes, leur vitalité, l’absence de malformation, etc. Néanmoins, le rôle de chaque paramètre (y compris la concentration de spermatozoïdes) dans l’infertilité n’est pas toujours bien cerné, et une anomalie sur l’un des ...

This site is registered on wpml.org as a development site. Switch to a production site key to remove this banner.