Toujours dans le cadre de notre dossier spécial sur les recherches sur le cerveau et les processus d’apprentissage, une question majeure est ici posée : les avancées récentes en matière l’intelligence artificielle (IA), en particulier l’essor des réseaux de neurones, sont-elles de nature à remettre en cause la suprématie du cerveau humain ? Quelles différences de nature, quels conflits ou complémentarités existe-t-il entre les formes d’intelligence des uns et des autres ?
Jean-Claude Heudin, après avoir rappelé la naissance et les progrès réalisés dans le domaine des réseaux de neurones artificiels et leurs succès récents, présente ici leurs limites. Ensuite il explique la spécificité des réseaux de neurones et de l’IA qui, écrit-il, ne « sont pas des systèmes complexes ; ce sont des systèmes ordonnés » dont les capacités peuvent être supérieures aux humains pour certaines tâches. En revanche, l’intelligence humaine est « multiforme, émotionnelle et empathique » ; elle possède de ce fait des facultés supérieures à l’IA pour accomplir bien d’autres tâches et fonctionner dans un environnement complexe. S’attachant enfin à montrer les différentes formes d’intelligence, l’auteur conclut à la complémentarité de l’IA et de l’intelligence humaine.