Si la réalité du changement climatique fait aujourd’hui l’objet d’un très large consensus scientifique, la façon dont nous pouvons y faire face, en revanche, n’est pas envisagée de la même manière par tout le monde. Comme dans toute crise de grande ampleur, les regards divergent suivant que l’on est du côté des pessimistes – qui envisagent le pire et vont parfois jusqu’à adopter des positions « survivalistes » – ou des optimistes – qui considèrent que l’on finira par s’adapter et trouver des solutions, notamment grâce au progrès technique. Ces optimistes convaincus du « solutionnisme technologique » ont-ils raison ? Le progrès technique sera-t-il au rendez-vous pour accompagner la transition énergétique ?
Dans ce deuxième volet de la série que Futuribles consacre aux questions climatiques et énergétiques, Pierre Papon examine les différentes voies ouvertes par le progrès technologique pour faire évoluer nos modes de production énergétique. Après avoir rappelé la lenteur (constatée historiquement) des transitions énergétiques, il souligne que la « décarbonation » de l’énergie est intimement liée à celle de la production électrique dont un élément clef concerne le stockage pour faire face à l’intermittence des énergies renouvelables. Il précise les différentes évolutions ou ruptures techniques envisageables en ce domaine, ainsi qu’en matière d’énergie nucléaire (qui fait partie des énergies non carbonées), l’horizon auquel elles pourraient se concrétiser (rarement antérieur à 2050) et les obstacles qu’elles pourraient rencontrer. Une incertitude majeure subsiste : comment réaliser la neutralité carbone de l’industrie ? En somme, un peu d’espoir, une longue attente…