De nos jours, la richesse des nations et leur influence politique dépendent de leurs ressources humaines. Or, celles-ci sont victimes, en Russie, d’une détérioration grave et durable de leur état de santé qui, selon Nicholas Eberstadt, augure d’un avenir particulièrement inquiétant.
L’auteur s’appuie sur une analyse de l’état de santé de la population russe, particulièrement sa mortalité. Il montre que celle-ci a beaucoup augmenté – à tous les âges et pour les deux sexes – au cours des dernières années, essentiellement du fait des maladies cardiovasculaires et des » accidents et autres morts violentes » qui résulteraient notamment de l’abus d’alcool…
D’autres pays, reconnaît l’auteur, ont certes connu aussi des périodes d’escalade de la mortalité : l’Espagne, l’Allemagne de l’Ouest, le Japon. Mais elles furent de courte durée, généralement liées à des conflits, et aussitôt suivies de progrès très importants.
En Russie, selon Nicholas Eberstadt, la situation est différente : il s’agit d’une tendance de longue durée qui n’est pas liée à un phénomène accidentel particulier. L’auteur doute par conséquent que la situation sanitaire puisse rapidement se redresser. Au contraire, il anticipe par voie de conséquence un déclin économique et politique à moyen et à long terme de la Fédération de Russie.
Russie : l'inévitable déclin ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 252, avr. 2000