Le traité de Westphalie (1648) a été à l’origine des États-nations souverains sur un territoire limité et, au niveau mondial, d’institutions intergouvernementales aujourd’hui dépassées par un processus de mondialisation incontrôlé. Le temps est donc venu, affirme Kimon Valaskakis, d’instaurer, sinon une gouvernance mondiale, au moins un » système de pilotage performant » à l’échelle planétaire. Tel est l’enjeu de ce qu’il appelle » Westphalie II « .
L’auteur s’attache d’abord à décrire les institutions de » Westphalie I » caractérisées, à ses yeux, par : la souveraineté de l’État-nation sur un territoire géographique délimité et représenté par un gouvernement, seul habilité à faire la guerre et à signer des traités internationaux.
Du fait de la mondialisation telle qu’elle s’est développée depuis 1945, ce système, affirme l’auteur, se trouve aujourd’hui remis en question parce que la souveraineté des États est entamée par le bas (décentralisation), par le haut (fédéralisme) et latéralement par les forces du marché, parce que les distances se trouvent abolies, que de nouveaux acteurs font irruption sur la scène mondiale, qu’émergent de nouvelles sources de droit, de nouvelles formes de conflits. Cette mondialisation sans règle du jeu ni arbitre est dangereuse, source d’inégalités et d’affrontements sauvages.
Il nous faut donc inventer, selon Kimon Valaskakis, pour le XXIe siècle, une nouvelle forme de gouvernance qui pourrait s’inspirer de deux scénarios fort différents. Le premier se caractériserait par une privatisation de la gouvernance, une gouvernance par le marché (un dollar = un vote), par les entreprises, voire par les systèmes mafieux, dont on entrevoit bien les dangers. Le second scénario, ici désigné par le terme » Westphalie II « , consisterait à s’orienter vers de nouvelles institutions publiques qui, selon l’auteur, président du club d’Athènes, ne pourraient être édifiées qu’à partir d’une coopération originale entre des penseurs et des acteurs s’attelant ensemble à construire un système de pilotage planétaire performant. En quoi pourrait-il consister ?
Wesphalie II : pour un nouvel ordre mondial
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 265, juin 2001